Inauguration des panneaux « Parole »

Le dimanche 28 août à 10 heures aura lieu un culte d’inauguration des nouveaux panneaux sur la façade nord-est, en-dessus de l’entrée de la chapelle. (Voir l’article correspondant).

La Parole est un sujet récurrent de la chapelle anabaptiste de La Chaux-d’Abel. Le verset du Psaume 27,8 y fait allusion pour toute personne entrant dans ce lieu de rassemblement et de prière: Je pense à ta parole : « Cherchez ma face ! » Je cherche ta face, SEIGNEUR (ToB). La chaire porte l’inscription en lettres taillées dans le bois, en vieil allemand : Seid Thäter des Worts! – Soyez acteurs de la parole!

La parole en question est la parole divine, celle qui fait bondir la lumière en-dessus des ténèbres et qui façonne le ciel et la terre, celle qui insuffle la vie, qui anime, qui console et guérit, celle qui ne disparaitra jamais. Cette parole se distingue des paroles humaines, qui causent, qui plaisantent, qui flattent, qui blessent, qui peuvent faire du bien, mais qui n’arrivent pas à créer la vie.

Cette parole s’est faite chair, elle a pris la forme humaine qui s’avère l’humanité divine incarnée, concrétisation de la miséricorde et de la justice qui rend possible la paix. A nous, êtres humains et communautés diverses, de vivre cette parole et de la mettre en pratique dans un monde déchiré et auto-destructif.

Vernissage « ils sont partis de chez nous… »

Zwingli et les suites de sa réforme, jusqu’à l’Arc Jurassien – racontées en pages illustrées.

Jean-Pierre Gerber / Ulrich J. Gerber

La vie tourmentée du réformateur Huldrych Zwingli est ici racontée de façon inhabituelle : une narratrice fictive – gravement handicapée – a été choisie pour commenter l’histoire, ceci durant des siècles. Les épisodes en relation avec la Réforme et l’histoire des Anabaptistes sont décrits en pages illustrées.

Vendredi  25 mars 2022, 20.00 heures, chapelle de La Chaux-d’Abel

Justice, paix, violence

Journées bibliques avec la pasteure Simone Brandt le vendredi 26 et samedi 27 novembre à 20h et le dimanche 28 novembre à 10 heures.

Vers la fin de cette année 2021, nous nous concentrons sur ce grand et complexe thème qui est la justice et la paix. Notre choix est inspiré par le Pèlerinage pour la justice et la paix, processus et cheminement œcuménique mené par le Conseil œcuménique des églises CoE. Le pèlerinage a été proposé aux églises du monde entier par l’Assemblée œcuménique de Busan, en Corée du Sud, en 2013, pour donner suite à la décennie Vaincre la violence (2001-2010) pour encourager la réflexion et l’action autour de plusieurs axes thématiques.

Justice et paix – pour certains, ce sont des causes perdues d’avance. Pour d’autres, ce sont des défis – carrément une mission ou une responsabilité – qui font partie intégrante sinon prioritaire de la foi chrétienne.

Pâques 2021

Spectacle désastreux et contemplation du don d’une vie nouvelle

Nous voilà arrivés à Pâques 2021. Nous répétons l’exclamation vieille de plus de deux mille ans:

Le Christ est ressuscité!

Ce faisant, nous affirmons en même temps qu’il était mort, car une résurrection se produit uniquement suite à une mort.

Si nous devions attribuer des mots-clés à ces deux événements, quels seraient-ils ?
Vendredi saint :
Peur, trahison, déception, désillusion, violence, mépris, déni, humiliation, dégradation, douleur, souffrance, mort, mort…..
Pâques :
Incertitude, vide, tombeau vide, dimanche matin, lever du soleil, nouveaux départs, joie, excitation, nouvel espoir, soulagement, vie, nouveau défi…..

Le vendredi saint est un spectacle de la mort. Il y a énormément de bruit, de mensonges, de violence, de trahison, de souffrance. Même la nature est remontée…

Pâques par contre est un nouveau départ vers une nouvelle vie sans spectacle. Comme une aube pascale, Pâques révèle la puissance silencieuse et non-violente de Dieu qui fait de choses nouvelles là, où l’on ne les attendait plus. Apparemment, les disciples n’en avaient rien compris.

A Pâques, par la résurrection, nous recevons une perspective nouvelle sur la vie. L’hiver passé, nous pensions qu’à Pâques, nous serons sortis de la Pandémie. Il n’en était rien. Pourtant, nous célébrons la résurrection qui nous donne une perspective autre que celle devenue courante. Jean-Claude Guillebaud écrit: Le premier confinement fut marqué par une peur générale et un désordre durable des esprits. Il a raison: la peur et le désordre de l’esprit pousse les disciples de Jésus à se retirer et se cacher. Si Marie ne les avait pas cherchés, ils seraient passés à coté de Pâques!

La peur, la désillusion, le désordre de l’esprit, qu’il soit crée par nos problèmes ou par la pandémie, ou par notre imagination, nous empêchent de contempler la miséricorde de Dieu comme l’on contemple l’aube, le réveil printanier de la nature. Faute d’être pressé et stressé, à la recherche de plus de bonheur ou de plus de profit, nous risquons de passer à coté du miracle de la vie et de la résurrection.

Rien dans ce monde et rien dans la bible nous montre qui est Dieu, si ce n’est Jésus de Nazareth, le crucifié et le ressuscité. C’est par lui que nous connaissons Dieu.

Conclusion
Pâques est le jour ou le moment où la perspective de la vie est redéfinie et réaffirmée au milieu d’une vie désillusionnée et d’un monde perturbé par la haine et la violence: La lumière vient dans l’obscurité. L’obscurité peut être vaste, mais elle n’est pas dénuée de sens et elle n’est pas infinie. C’est le lieu où, grâce à la lumière, la vérité est révélée et où une nouvelle réalité émerge – grâce à la puissance créatrice de Dieu.

Sur le chemin de la résurrection se trouve la croix, et le chemin de la croix, qui est le chemin de l’amour et de la miséricorde, mène à la résurrection. Mais ceux-ci sont accessibles à l’œil intérieur, qui s’arrête pour retracer et contempler le mystère de la vie.

Vendredi saint: participer à la souffrance de Dieu dans le monde

Le chrétien n’a pas, comme les croyants des mythes de la rédemption, dans ses tâches et ses difficultés terrestres encore une dernière fuite dans l’éternel. Il doit savourer la vie terrestre complètement comme le Christ ( » Mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? « ) et seulement en faisant cela le Crucifié et Ressuscité est avec lui et il est crucifié et ressuscité avec le Christ. Ce monde ne doit pas être annulé prématurément. En cela, l’Ancien et le Nouveau Testament restent connectés. Les mythes de rédemption naissent d’expériences humaines limites. Mais le Christ saisit l’être humain au milieu de sa vie.
Dieu se laisse pousser hors du monde sur la croix, Dieu est impuissant et faible dans le monde, et c’est précisément et uniquement de cette manière qu’il est avec nous et nous aide.
Être chrétien ne signifie pas être religieux d’une certaine manière, faire quelque chose soi-même sur la base d’une certaine méthodologie (pécheur, pénitent ou saint), mais être chrétien signifie être humain, non pas un type d’être humain, mais l’être humain que le Christ crée en nous. Ce n’est pas l’acte religieux qui fait le chrétien, mais la participation à la souffrance de Dieu dans la vie du monde.

Hans-Ruedi Weber, « Und kreuzigten ihn. Meditationen und Bilder aus zwei Jahrtausenden, Göttingen 1979)

Les hommes vont à Dieu dans leur misère
Et demandent du secours, du bonheur et du pain
Demandant d’être sauvés de la maladie, de la faute et de la mort,
Tous font cela, tous chrétiens et païens.

Des hommes vont à Dieu dans sa misère
Le trouvent pauvre et méprisé, sans asile et sans pain,
Le voient abîmé sous le péché, la faiblesse et la mort.
Les chrétiens sont avec Dieu dans sa Passion.

Dieu va vers tous les hommes dans leur misère,
Dieu rassasie leurs corps et leur âme de son Pain.
Pour les chrétiens et pour les païens, Dieu souffre la mort de la croix
et son pardon est pour tous, chrétiens et païens.

Dietrich Bonhoeffer (1906 – 1945) Pasteur, théologien engagé en Allemagne contre le nazisme et Hiltler, exécuté juste avant la fin de la guerre.

Dimanche des Rameaux

Le dimanche des Rameaux est le dimanche avant Pâques et commémore l’entrée de Jésus à Jérusalem. Souvent, il est fait référence à une entrée triomphale. C’est exact si l’on pense à l’accueil que réserve la population locale à Jésus.

Dans les églises orthodoxes, catholiques, luthériennes, méthodistes, anglicanes, moraves et réformées, il est de coutume de distribuer des branches de palmier ou d’olivier aux paroissiens. – L’idée est de faire un geste et de se préparer à accueillir Jésus avec révérence et dévotion. Mais contrairement à la population de Jérusalem à l’époque, les chrétiens d’aujourd’hui savent ce qui attend Jésus dans la ville sainte: arrestation, humiliation, torture, crucifixion: la peine prononcée pour haute trahison.

A Jérusalem, lors de son entrée, Jésus est reçu comme un roi qui fait son entrée dans un lieu de ses futurs sujets. Les gens étalent leurs habits et des branches d’arbres sur la route devant lui. Si la population enthousiaste pense que Jésus fait une entrée triomphale pour s’affirmer et peut-être s’imposer ou au moins prendre une place significative au niveau religieux ou politique, leurs perspectives ne sont pas partagées par Jésus. Il avait annoncé à ses disciples, à leur désarroi, ce qui allait lui arriver.

Nous avons toutes les raisons de penser que Jésus anticipait un accueil enthousiaste. Il savait sans doute qu’un roi entre en ville en toute fierté, sur son meilleur cheval (seul les officiers militaires et les rois avaient des chevaux), exhibant sa supériorité et sa puissance, sa revendication du pouvoir exclusif et absolu. Certes, il aurait pu entrer tout simplement à pied, comme tout le monde. Alors pourquoi choisit-il de faire son entrée sur un âne, un jeune en plus, qui n’a encore jamais été monté.

Jésus sait que les peuples et les gens de la rue adorent les rois; qu’ils ont un faible pour les puissants et les personnages sauveurs. Il composait avec, mais à sa manière. Si le sauveur du monde arrive sur terre non pas en grande pompe mais comme un bébé dans une étable à l’écart des quartiers huppés, c’est logique qu’il fasse son entrée dans la capitale judaïque d’une manière symbolique, se présentant comme un anti-roi. Celui qui est assis sur un âne ne dépasse pas en hauteur les adultes, il est plus ou moins à hauteur d’un enfant. N’avait-il pas dit que pour entrer dans le royaume de Dieu, il fallait devenir comme les enfants? En plus, on ne peut pas conquérir un pays ou un peuple avec un âne. On ne fait pas la guerre avec des ânes. Les ânes, ce sont les animaux pour travailler, calmement et sans prétention. L’âne est l’animal ouvrier des pauvres sans ambition de grimper l’échelle sociale et politique.

Sur l’image en titre de cet article, Jésus est bien assis sur un âne, mais il est énorme. Et Jésus dépasse de loin toutes les têtes des gens autour de lui. Pietro Lorezetti (1320) montre un Christ roi, bien qu’il soit assis sur un âne. Au 14e siècle, il était probablement inimaginable de penser autrement. La seule différence qu’on pouvait faire à l’époque – et que nous devons faire encore aujourd’hui – c’est que l’âne est le symbole de la paix, en contraste au cheval qui, à l’époque, est clairement le symbole de la guerre. Jésus, prince de paix.

Reste une question à se poser de nos jours, où sont discrédités les rois et les royalistes, pour des raisons trop plausibles. D’ailleurs, la bible le dit et Marie le chante: les rois seront déchus de leur trône. Jésus avait dit à ses disciples: Je ne vous considère pas mes serviteurs, je vous considère comme mes amis. Tout au début de son ministère, Jésus avait refusé à être promu comme roi. Ce n’est pas son intention, ce n’est pas son rôle. Il se dit serviteur, il est venu pour servir. Jésus parle des humains non pas comme sujets ou comme servantes, mais comme frères et sœurs. Naomi Graber nous en a fait une esquisse dimanche passé, 21 mars: Il ne faut pas s’imaginer le royaume de Dieu comme étant un immense et magnifique palais avec un majestueux roi, mais plutôt comme le règne de Dieu par sa miséricorde et son amour.

Une idée pour la semaine entre les Rameaux et vendredi saint: lire les récits des évangiles placées entre l’entrée à Jérusalem et ceux de la passion. Ce n’est pas par hasard que les auteurs des évangiles ont mis ces textes entre deux…