La beauté de Dieu

Prédication par Charles-André Broglie

Matthieu 6, 26: Regardez les oiseaux du ciel : ils ne sèment ni ne moissonnent, ils ne ramassent pas de récoltes dans des greniers, et votre Père qui est au ciel les nourrit ! Ne valez-vous pas beaucoup plus que les oiseaux ?

Dans la situation particulière dans laquelle nous vivons, puisque le virus est particulièrement proche, par lequel d’autres sujets de forage sont dans le monde entier sur le papier peint, nous nous posons des questions sur ce qui nous émeut ou nous effraie, sur ce qui paralyse ou inspire notre être et notre faire…, mais de manière égale, non seulement par cette seule actualité, beaucoup, aussi important, ou même plus important est, en arrière-plan.

Et me voici avec le thème de la beauté, un thème assez rare pour un sermon, mais que vous rencontrerez pour la deuxième fois cette année ! Mais je ne suis pas fébrile! Je veux juste vous emmener en voyage sur le mot-clé « beauté »… Voyons ce que cela donne.

Une rencontre particulièrement belle pour moi, ce sont toujours les oiseaux. Quand je me réveille la nuit, surtout au printemps, j’entends parfois leur chant à 4 heures du matin, et je suis à la fois touché et rassuré, car cela signifie en quelque sorte que Dieu reste présent dans le monde, malgré le chaos et les incertitudes qui accompagnent notre vie. Le monde des oiseaux, comme le ciel étoilé d’ailleurs (que l’on voit encore mieux ici, loin des grandes villes avec leurs feux follets) signifie pour moi des moments uniques et grands de joie, de paix et de confiance, toujours nouveaux. C’est ce qui est dit dans la bible :

Matthieu 6, 26: Regardez les oiseaux du ciel …. Ne valez-vous pas beaucoup plus que les oiseaux ?

Mais:

∆ Selon toi, qu’est-ce qui est vraiment beau?

Je suis sensible, par exemple, à la beauté de la nature, à la beauté du cœur chez diverses personnes, belles sont souvent les femmes enceintes, les enfants, les personnes âgées rayonnantes, etc. Et Dieu est aussi beauté ; Thérèse a préparé ce thème avec un groupe pour un week-end de femmes.

Sur le thème de la beauté, j’ai trouvé une œuvre de la communauté Le Cénacle, à La Sauge, Neuchâtel. Les textes que je lis en allemand écrit, à l’exception des textes de la Bible bien sûr, sont issus de l’œuvre de Michel Maret, de la communauté du Cénacle.

∆ Pourquoi la beauté comme thème ?

Pendant la période de l’Avent, je ne peux m’empêcher de penser aux souvenirs des célébrations de Noël à la chapelle et à l’école le 24 décembre au début des années 80 : pour moi, ce sont de beaux (tout à fait !) souvenirs. Aujourd’hui, je suis préoccupé par une actualité qui comprend la grande attente de l’Avent, mais je ne pense pas à la commercialisation, à la décoration exagérée ou à la spiritualisation souvent kitsch de Noël.

Dans notre situation actuelle, je pense qu’il est extrêmement important que nous sortions de l’état d’étourdissement, de stupéfaction et de paralysie dans lequel nous sommes. Précisément parce que de grands et encore plus grands défis nous attendent, une mauvaise conscience et une pression morale ne nous aideront pas… Aussi peu que nous puissions être vaincus par des menaces sur nos défauts, la désobéissance, pour que notre inertie puisse être surmontée, aussi peu est un Dieu vengeur, un gardien de l’ordre (index) d’aide !

Pour cette raison, peut-être que la beauté peut nous aider, que ce soit dans les questions climatiques, la destruction des paysages et de la biodiversité, le nationalisme, les conflits guerriers, l’exploitation des personnes, la pauvreté due à la situation de Covid, qui pourrait nous ramener 40 ans en arrière dans le monde (augmentation de 40%, nouvelles de l’ONU mardi).

« La beauté comme troisième voie : ne pas se plaindre de ce qui manque, ni se contenter avec résignation de ce qui est là. Il y a plus que cela : nous devrions être capables de renforcer tout notre système immunitaire humain afin de rester capables d’agir, vigilants dans ces mois et années où il y a un danger que nous cédions simplement comme des moutons à l’apparente nécessité. Alors quoi de plus urgent dans cette situation que de penser à la beauté et de la laisser nous toucher, jusqu’au plus profond de notre être, et pas seulement au niveau de notre intellect ! De nouveaux pouvoirs créatifs pourraient s’y déployer et nous donner malgré tout courage et confiance.

C’est pourquoi d’abord:

La beauté de la création

Psaume 19, 2-4:

Les cieux racontent la gloire de Dieu,
le firmament proclame l’œuvre de ses mains.
3 Le jour en prodigue au jour le récit,
La nuit en donne connaissance à la nuit.
4 Ce n’est pas un récit, il n’y a pas de mots,
leur voix ne s’entend pas.

Exode 33, 19:

Il dit : « Je ferai passer sur toi tous mes bienfaits et je proclamerai devant toi le nom de “SEIGNEUR” ; j’accorde ma bienveillance à qui je l’accorde, je fais miséricorde à qui je fais miséricorde. »

Maurice Zundel disait souvent :

« Dieu est quand vous êtes étonné ! »

∆ Sentez-vous ici et là cette beauté de Dieu, qui n’est pas effrayante, mais empathique, chaleureuse, éclairante, puissante ?

La beauté du Christ

Psaume 45, 3:

Tu es le plus beau des hommes,
la grâce coule de tes lèvres ;
aussi Dieu t’a béni à tout jamais.

Je vois aussi une allusion au Christ, et je ressens cette beauté dans de nombreux miracles de Jésus (multiplication des pains…) et dans les paraboles des Evangiles (Le Fils retrouvé). Mais notre conception du Christ est beaucoup plus caractérisée par une beauté très paradoxale : la souffrance, la couronne d’épines et surtout la croix ne sont-elles pas des contraires de la beauté ?

Nous lisons dans Esaïe 53.2-3 : « Cet homme a grandi comme un semis devant Dieu, comme une racine de terre sèche, sans prestige ni charisme auxquels nous aurions prêté attention, il n’y avait pas de spectacle pour nous plaire.

En fait, Jésus s’est laissé déformer par amour, il a vécu en solidarité avec l’humanité jusqu’au bout… tout cela pour nous rendre la beauté que Dieu a mise en nous depuis le début !

C’est cette force qui peut nous porter, dans les deux sens : l’horizontalité, la beauté des relations pacifiques entre les êtres humains et la création, vécues dans le bien commun, et la verticalité, la beauté de notre enracinement dans la vie et l’accompagnement de l’Eternel, que nous vivons dans notre parcours humain.

∆ Que trouvez-vous particulièrement beau dans le Christ ?

La beauté de l’être humain

Psaume 139, 13 : C’est toi qui as créé mes reins ;
tu m’abritais dans le sein maternel.

Mais il m’est parfois difficile de me considérer comme belle et semblable à Dieu (non pas dans un sens physique, mais de manière holistique), et cela m’aide donc à me souvenir des textes qui parlent de notre proximité avec ce Dieu d’une beauté incomparable !

I Corinthiens 3.6+ 9 : Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu et que la puissance spirituelle de Dieu habite en vous ? …
Nous travaillons ensemble avec Dieu ; le champ de Dieu, l’édifice de Dieu, c’est nous …

∆ Sur quoi voulons-nous insister ? Le difficile / beau, ou la force de relever les défis auxquels nous sommes confrontés ?

Nous sommes invités à une transformation, appelés à quitter certaines convictions (croyances), même si elles nous semblent solides, pour vivre dans une nouvelle réalité :

Nous sommes beaux, chacun de nous, parce que Dieu est un Dieu de tendresse, d’amour, envers nous !

Quand je pense maintenant aux craintes que nous avons à cause de la soi-disant deuxième vague, à cause des conséquences qui peuvent se manifester économiquement, je nous invite à prendre un bain de bienveillance et de beauté divine au milieu de nos craintes. La vulnérabilité et la fragilité ont bien sûr leur place (voir la crèche à Noël), dans nos vies, peut-être avec la volonté de ralentir, de voir la beauté et l’amour de Dieu malgré tout, en nous et autour de nous…

« C’est la beauté qui éveille l’amour, car soudain celui que nous aimons nous apparaît dans l’œil de notre cœur avec un reflet que personne d’autre n’a vu. L’amour rend beau et réveille en même temps la beauté cachée et unique de l’autre ».

La beauté de notre parcours de vie

Psaume 103, 1-2:

Bénis le SEIGNEUR, ô mon âme,
que tout mon cœur bénisse son saint nom !
2Bénis le SEIGNEUR, ô mon âme,
et n’oublie aucune de ses largesses !

Quand je pense à mon cheminement dans la vie, à cet accompagnement de Dieu dans la vie et dans la mort, je me rends compte que les détours et les pauses sont aussi importants… et parfois même beaux (avec le recul, mais ce n’est pas forcément le cas !!). Quand je regarde la distance que j’ai parcourue, je me rends compte que le deuil de la personne sombre, lourde et blessée ne m’aide pas du tout ! Je veux me souvenir de la beauté de mon parcours, même à travers la maladie d’amour, le chagrin et les courses à vide ; c’est devenu une motivation pour ma présence !

Pensez aussi au chemin d’Emmaüs, un mauvais chemin, où les disciples n’ont rien compris et n’ont rien vu, pas même leur ami Jésus… et pourtant ce chemin leur apporte la joie, la transformation, qui permet aux disciples nouvellement réveillés de reprendre l’autre chemin, après la belle ( !) rencontre avec leur Maître….

Un proverbe chinois dit :

« Si vous avez dix thalers, prenez-en neuf pour gagner votre vie. Achetez des fleurs avec votre dixième, pour avoir de quoi vivre ».

Il semble que l’homme ait besoin de beauté pour vivre, tout comme il a besoin de nourriture et de boisson. Et quand cette beauté manque, l’homme dépérit…

∆ Quel genre de changement est nécessaire pour que je puisse vraiment vivre cette beauté dans ma vie ?

Pour moi, c’est une question de disponibilité, d’attention au moment présent, de confiance dans le fait que ce que je vis n’est pas le fruit du hasard, mais de la lumière que Dieu place dans ma vie. Et c’est une belle lumière ! Cette beauté lumineuse prend son origine dans la présence de Dieu dans notre être ; puissions-nous reconnaître combien ce Dieu de beauté, de lumière et d’amour est proche de nous sur notre chemin, ce qui est bon pour notre système immunitaire et pour notre engagement !

« La beauté comme une graine précieuse est semée par une main tendre dans le sol fertile de notre être intime. Le siège de la beauté est notre cœur, aussi profond que le cœur de l’amour ».

Sommes-nous prêts à être pris dans nos bras par le Dieu qui nous aime comme le fils retrouvé et paré d’une belle robe colorée ?

Notre être intérieur est beau parce que notre Créateur l’a rendu beau

Tout ce qui est terrible dans le monde sera un jour englouti par la beauté ; pouvoir en vivre la transformation parce que le Dieu de Jésus-Christ a planté la beauté en nous, c’est-à-dire, je l’espère, un bon et porteur message de l’Avent pour chacun de nous !

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