Dimanche des Rameaux

Le dimanche des Rameaux est le dimanche avant Pâques et commémore l’entrée de Jésus à Jérusalem. Souvent, il est fait référence à une entrée triomphale. C’est exact si l’on pense à l’accueil que réserve la population locale à Jésus.

Dans les églises orthodoxes, catholiques, luthériennes, méthodistes, anglicanes, moraves et réformées, il est de coutume de distribuer des branches de palmier ou d’olivier aux paroissiens. – L’idée est de faire un geste et de se préparer à accueillir Jésus avec révérence et dévotion. Mais contrairement à la population de Jérusalem à l’époque, les chrétiens d’aujourd’hui savent ce qui attend Jésus dans la ville sainte: arrestation, humiliation, torture, crucifixion: la peine prononcée pour haute trahison.

A Jérusalem, lors de son entrée, Jésus est reçu comme un roi qui fait son entrée dans un lieu de ses futurs sujets. Les gens étalent leurs habits et des branches d’arbres sur la route devant lui. Si la population enthousiaste pense que Jésus fait une entrée triomphale pour s’affirmer et peut-être s’imposer ou au moins prendre une place significative au niveau religieux ou politique, leurs perspectives ne sont pas partagées par Jésus. Il avait annoncé à ses disciples, à leur désarroi, ce qui allait lui arriver.

Nous avons toutes les raisons de penser que Jésus anticipait un accueil enthousiaste. Il savait sans doute qu’un roi entre en ville en toute fierté, sur son meilleur cheval (seul les officiers militaires et les rois avaient des chevaux), exhibant sa supériorité et sa puissance, sa revendication du pouvoir exclusif et absolu. Certes, il aurait pu entrer tout simplement à pied, comme tout le monde. Alors pourquoi choisit-il de faire son entrée sur un âne, un jeune en plus, qui n’a encore jamais été monté.

Jésus sait que les peuples et les gens de la rue adorent les rois; qu’ils ont un faible pour les puissants et les personnages sauveurs. Il composait avec, mais à sa manière. Si le sauveur du monde arrive sur terre non pas en grande pompe mais comme un bébé dans une étable à l’écart des quartiers huppés, c’est logique qu’il fasse son entrée dans la capitale judaïque d’une manière symbolique, se présentant comme un anti-roi. Celui qui est assis sur un âne ne dépasse pas en hauteur les adultes, il est plus ou moins à hauteur d’un enfant. N’avait-il pas dit que pour entrer dans le royaume de Dieu, il fallait devenir comme les enfants? En plus, on ne peut pas conquérir un pays ou un peuple avec un âne. On ne fait pas la guerre avec des ânes. Les ânes, ce sont les animaux pour travailler, calmement et sans prétention. L’âne est l’animal ouvrier des pauvres sans ambition de grimper l’échelle sociale et politique.

Sur l’image en titre de cet article, Jésus est bien assis sur un âne, mais il est énorme. Et Jésus dépasse de loin toutes les têtes des gens autour de lui. Pietro Lorezetti (1320) montre un Christ roi, bien qu’il soit assis sur un âne. Au 14e siècle, il était probablement inimaginable de penser autrement. La seule différence qu’on pouvait faire à l’époque – et que nous devons faire encore aujourd’hui – c’est que l’âne est le symbole de la paix, en contraste au cheval qui, à l’époque, est clairement le symbole de la guerre. Jésus, prince de paix.

Reste une question à se poser de nos jours, où sont discrédités les rois et les royalistes, pour des raisons trop plausibles. D’ailleurs, la bible le dit et Marie le chante: les rois seront déchus de leur trône. Jésus avait dit à ses disciples: Je ne vous considère pas mes serviteurs, je vous considère comme mes amis. Tout au début de son ministère, Jésus avait refusé à être promu comme roi. Ce n’est pas son intention, ce n’est pas son rôle. Il se dit serviteur, il est venu pour servir. Jésus parle des humains non pas comme sujets ou comme servantes, mais comme frères et sœurs. Naomi Graber nous en a fait une esquisse dimanche passé, 21 mars: Il ne faut pas s’imaginer le royaume de Dieu comme étant un immense et magnifique palais avec un majestueux roi, mais plutôt comme le règne de Dieu par sa miséricorde et son amour.

Une idée pour la semaine entre les Rameaux et vendredi saint: lire les récits des évangiles placées entre l’entrée à Jérusalem et ceux de la passion. Ce n’est pas par hasard que les auteurs des évangiles ont mis ces textes entre deux…

Semaine de prière consacrée à la pandémie de COVID-19

La Conférence Mennonite Mondiale, ensemble avec d’autres organisations d’églises, invite à une semaine de prière consacrée à la pandémie, du 22 au 27 mars 2021.

Cette semaine invitera à un temps de prière et de réflexion à la fois sur les lamentations et l’espoir exprimés et éprouvés dans le monde entier au cours de ce qui a été une année de souffrances sans précédent, mais également une année où les Églises ont trouvé des façons toujours nouvelles d’œuvrer ensemble afin de s’adapter, d’intervenir auprès des communautés et de les accompagner dans cette crise mentale, physique, économique, spirituelle et environnementale.  

La semaine de prière est organisée avec les Églises membres du COE et les partenaires œcuméniques et sera l’occasion de partager des prières et des ressources spirituelles produites en réponse à la pandémie.

Voici une série de ressources pour la semaine

Journée mondiale de prière

La Journée mondiale de prière est un mouvement universel de femmes chrétiennes de toutes traditions qui, chaque année le premier vendredi de mars, s’unissent pour observer une journée commune de prière et de solidarité.

Voici le site de la JMP

« Bâtir sur le roc »

Une célébration aura lieu le vendredi 5 mars à 20 heures au temple de Saignelégier. Le nombre de personnes présentes est limité.

Oser la bienveillance

Voici pour ce dimanche 31 janvier 2021 un lien sur une vidéo. Lytta Basset présente son livre « Oser la bienveillance » à la librairie La Procure à Paris. Cet entretien a été enregistré en 2014, la vidéo est en ligne depuis le mois d’août 2020. Elle dure 44 minutes. En début de la conférence, elle parle du péché originel, dogme ancien d’une partie du christianisme, qui selon Lytta Basset a laissé beaucoup de séquelles dans nos sociétés et un énorme manque de confiance en soi et envers les autres.

Voici le lien vers la conférence en forme d’entretien.

Retrouvez le livre : https://www.laprocure.com/oser-bienve…

A voir aussi le site de l’Association pour l’Accompagnement SPIRituel, fondée par Lytta Basset. Cette association publie la Revue « La Chair et le Souffle ».

Si tu n’as pas trois quarts d’heure, voici un lien vers une parole d’encouragement (3 minutes)

Célébration œcuménique pour la semaine de l’unité chrétienne

La semaine 2021 est placée sous le thème

Demeurez dans mon amour et vous porterez du fruit en abondance

(cf. Jn 15,5-9)

Le document avec les textes et liturgie se trouve sous ce lien.

Si tu ne souhaites pas lire toutes les explications, le déroulement de la célébration commence à la page 9.

Cantate BWV 65

Voici le lien pour la diffusion de la cantate BWV 65 que la Bachstiftung a donné ce vendredi à Saint-Gall:

https://youtu.be/e5Yh6IViwPQ  (L’enregistrement n’est disponible que jusqu’à dimanche 17.01.2021, 22.00)

Déroulement: Introduction à l’œuvre: 17.30 – env. 18.15 (en allemand, par un Rudolf Lutz brillant en général et un théologien)- Pause – Concert: 19.00h- env. 20.30 (on chante deux fois la même cantate)
Les infos sur les exécutants et tutti quanti par ici : https://www.bachstiftung.ch/konzert/bwv-65-sie-werden-aus-saba-alle-kommen/

Textes et cantate pour le premier dimanche après épiphanie, 10 janvier 2021

Voici les textes bibliques proposés pour ce dimanche 10 janvier:

Psaume 89
Esaïe 62, 1 – 5
2 Pierre 1, 2 – 8
Jean 2, 1 – 11

Pour ce premier dimanche après épiphanie est proposée la Cantate « Liebster Jesu, mein Verlangen » (Bienaimé Jésus, mon désir) BWV 32. La fondation Bach joue dans l’église réformée de Trogen en Appenzell, le 20 janvier 2017.

Voici le lien pour la cantate du premier dimanche après épiphanie. (En cas de publicité au départ, tu peux cliquer sur Skip après 3 secondes)

Lumière pour le monde

Dimanche, 13 décembre 2020 – 3e Avent – Prédication par Hansuli Gerber

Textes bibliques: Jean 1, 1-8; 19-28; 1 Thessaloniciens 5, 4-11

Une période sombre

Nous vivons actuellement la période la plus sombre de l’année: Les nuits sont plus longues que les jours. Le soleil brillant dans un paysage enneigé et givré de ses derniers jours – et de ce dimanche! – nous fait beaucoup de bien. Mais ce que la lumière du jour est de courte durée! A peine monté, le soleil commence déjà à descendre. Nombre de personnes sont en manque de lumière en cette saison et les bougies et autres lumières sont bienvenues et nous réchauffent le cœur. Cette année, sous le poids sombre de la Covid, le peu de lumière pèse encore davantage, le manque de lumière est plus difficile à supporter et beaucoup d’entre nous ressentent un poids lourd et pas facile à porter sur le cœur et dans la tête. Il y a beaucoup de confusion et d’irritation autour de ce virus et plus encore autour des questions de comment gérer tout ça. Le meilleur conseil que je connais, c’est de rester humble et prudent, de ne pas proclamer à haute voix des recettes et ce que tout cela signifie.

La lumière, celle qui illumine chaque être humain, vient nous visiter

Alors aujourd’hui, ce 3e dimanche de l’avent, la bonne nouvelle vient à nous pour nous éclaircir l’esprit et les pensées peut-être sombres. Nous l’avons entendu au début du Psaume 27: Le « Seigneur est ma lumière et mon salut… »
Jean, l’évangéliste, annonce, dans son prologue à son récit de la vie de Jésus, la bonne nouvelle du verbe devenu chair et os. Jean le Baptiste, l’a annoncé à un peuple écrasé par les ténèbres de l’oppression multiple, politique et religieuse. La lumière qui était dès le début non seulement est venu dans le monde, mais elle illumine tout être humain.

En effet, selon le récit de la création en Genèse 1, les toutes premières mots prononcés par Dieu sont: « Que la lumière soit ». Et l’auteur ajoute: Et la lumière fut. La période de Noël, c’est le temps de nous rappeler que la lumière fut, que la lumière est là, parmi nous, même quand nous ne l’apercevons pas.

L’évangéliste Jean revient sur le récit de la création en disant que le verbe, c’est à dire la parole qui n’est pas une série de mots, mais qui est la force qui illumine tout ce qui existe, la puissance qui est amour et grâce, sans laquelle la vie ne peut exister, ce verbe, cette parole créatrice, est la lumière que Dieu envoie dans le monde en chair et os: Jésus, le Christ. En lui et par lui toutes choses sont réconciliées, comme l’affirme l’épitre aux Ephésiens. Cette affirmation nous la connaissons bien. La période de l’Avent et de Noël est l’occasion d’affirmer qu’en Jésus Christ, la création est ce qu’elle est. Dieu n’a pas envoyé son fils en dernier recours pour intervenir dans la misère terrestre, mais le Christ est présent dès le départ, dès les premières instants et les actions qui font survenir le ciel et la terre et qui font vivre tout ce qui est vivant. Ainsi, les paroles du Christ prennent leur plein sens: Je suis l’Alpha et l’Oméga, l’origine et l’accomplissement. Alors non, la terre et l’humanité ne sont pas un truc crée par un Dieu à l’extérieur qui lui a échappé et qu’il a du récupérer en urgence et en dernier recours. Le tout est le tout en Christ, qui est là dès la genèse de toute existence. Bien sûr, nous avons le soleil qui nous réchauffe et qui fait pousser la nature, mais l’ultime lumière du monde et de l’univers, c’est Jésus le Christ. Il est le soleil de grâce (Gnadensonne), soleil qui illumine non seulement la nature, mais qui illumine le plus profond du cœur et de l’âme humaine, avec toutes ses aspirations et ses ténèbres. Voilà ce dont il s’agit dans la période de l’Avent de à Noël: La lumière du monde vient nous visiter.

Musique: Chant 340 – Ta parole est lumière sur ma route

S’exposer à la lumière afin de pouvoir la reflèter

Jean, le baptiste, arrive en disant qu’il a un message important de la lumière éternelle venue sur la terre, mais que non, ce n’est pas lui la lumière, c’est celui qui a été présent dès les premiers instants de la création. Jean, le Baptiste, baptise avec de l’eau, tandis que celui qui vient baptisera par l’esprit divin. Comme Jésus l’a dit à la femme: Le jour vient, où les gens prieront non pas dans le temple de la ville sainte, mais ils prieront dans l’esprit de la vérité. C’est pourquoi nous ne devons pas désespérer si les églises ferment à cause de la covid. Au fond, nous n’avons pas besoin d’une église pour prier. Mais oui, c’est un privilège et un plaisir de l’avoir, mais ce n’est pas un besoin primordial, car l’esprit et la lumière ne sont pas enfermés dans un bâtiment que nous appelons la maison de Dieu.

Alors l’affirmation de Jean-Baptiste sera aussi la nôtre: ce n’est pas moi, ce n’est pas nous qui sommes la lumière, mais nous témoignons de la lumière. Les évangiles et les épitres du Nouveau Testament vont encore plus loin: c’est à nous de refléter la lumière divine. C’est ainsi que je comprends le message de l’épitre aux Thessaloniciens.

Mais pour refléter la lumière divine, il nous faut nous exposer à elle. Un peu comme la lune reflète le soleil tant qu’elle lui est exposé. Si nous affirmons que l’étincelle divine demeure en nous et en tout être humain, nous savons aussi que cette étincelle, pour briller et grandir, a besoin d’être nourrie par le souffle divin. Le silence, la méditation et l’écoute sont d’excellents moyens pour s’exposer à la lumière divine. Les témoignages d’hommes et de femmes durant les siècles le confirment. Ensuite, l’exercice de la bienveillance envers autrui est beaucoup plus un moyen de s’exposer à la vérité de la lumière qu’un devoir moral. Nous avons tous nos cotés sombres qui ont besoin d’être exposés à la lumière que nous contemplons dans la période de Noël. Laissons entrer cette lumière.

La venue de la lumière peut surprendre et ne correspond pas forcément aux attentes humaines

L’épisode relatée par l’évangéliste Jean dans le 1er chapitre:
Lecture Jean 1, 19 – 28
L’évangéliste raconte en détail l’insistance des dirigeants pour savoir qui est Jean-Baptiste en vérité. Les dirigeants sont prisonniers de leur éducation religieuse et de leurs idées fixes sur ce qui doit se passer et sur comment Dieu va intervenir. Il n’ont pas de place dans leur système de croyance pour ce personnage et son apparition.

La période de Covid que nous traversons démontre aussi à quel point notre société est fixée sur les idées reçues, que ce soit dans le domaine de la santé, le domaine de l’économie, de la culture ou encore de la foi. Chacun a une explication et une réponse selon son domaine. Mais que savons nous vraiment? Ce virus n’était pas connu avant 2020. La crise sanitaire et économique déclenchée par le virus virulent et imprévisible pour ne pas dire non-maitrisable aussi sont inédites. Nous sommes préparés pour toute sorte de crise, mais pas celle-ci. On avait mis en place des mesures pour prévenir au terrorisme, mais pas la covid. C’est une surprise, comme un voleur qui surprend ces victimes.
Cependant, ce n’est pas seulement la crise inconnue qui nous surprend, c’est la lumière divine et aussi la manière dont elle apparait dans nos vies et dans notre monde qui peut nous surprendre. Jésus l’a dit à plusieurs reprises: Dans l’évangile de Matthieu chapitre 24: 43, Jésus dit: «  Si le propriétaire de la maison savait à quelle veille de la nuit le voleur doit venir, il veillerait et ne laisserai pas percer sa maison ». Un peu plus tard, dans chapitre 25,6: Au milieu de la nuit, on cria: « Voici l’époux, allez à sa rencontre! ». Sauf que tout le monde n’était pas préparé.

Non seulement nous étions tous surpris par l’apparition du virus covid-19, mais certain ont encore tendance à minimiser son arrivée ou son ampleur. Exemple: Avant-hier, le conseil fédéral annonce les nouvelles mesures, modérées pour ne pas trop énerver les milieux économiques. Hier soir, les chefs des hôpitaux universitaires de sonnent l’alerte et demandent le lockdown. Ce matin, le Tages-Anzeiger écrit: Irgendwie ist der Ernst der Lage nicht in den Köpfen angekommen. En quelque sorte, le sérieux de la situation n’est pas arrivé dans les têtes. Les hôpitaux sont pleins, ils ne peuvent plus admettre de nouveaux patients et certains, comme des patients avec un cancer ne peuvent pas être opérés. Si nous devons faire attention, ce n’est pas seulement pour nous protéger nous, mais pour contribuer à ce que cette situation ne dégénère pas totalement dans la catastrophe. Ce genre de développement est prévue dans la bible et Jésus nous avertit d’être vigilant. Depuis l’apparition de la Covid, on m’a posé la question à plusieurs reprises: est-ce la fin des temps? Quel est le rapport? Je dirais que la fin des temps, c’est depuis que la Bible a été écrite, c’est à dire depuis que les humains ont pris conscience de l’histoire. Et oui, aujourd’hui, c’est en quelque sorte la fin des temps comme nous les connaissons. Mais ce n’est pas la fin du monde et cela dure depuis des générations et pourrait bien durer quelques générations. Ce n’est pas de notre ressort de déterminer l’année où le jour.

Cela dit, je suis convaincu que de nos jours où plein de choses nous échappent, une leçon nous est proposée: de rester humble face à une crise qui nous dépasse, et de rester ouverts et attentifs à la lumière envoyé par Dieu. Comme les contemporains de Jean-Baptiste n’avait pas de tiroir pré-conçu pour ranger l’apparition de Jean-Baptiste, nous n’avons pas de catégorie pour placer ce qui nous arrive. Le coupe de génie de la bible, c’est de nous mettre en garde dans les deux sens: rester humble, disponible, veillant quant à ce qui peut être une catastrophe, et en même temps s’exercer à être prêt pour accueillir la lumière de Dieu, son salut, son amour et sa grâce. Les deux choses sont liées.

Je vous souhaite la grâce de l’humilité et de la bienveillance dans cette période sombre mais sous la promesse de la grande lumière qui est la vie.

La beauté de Dieu

Prédication par Charles-André Broglie

Matthieu 6, 26: Regardez les oiseaux du ciel : ils ne sèment ni ne moissonnent, ils ne ramassent pas de récoltes dans des greniers, et votre Père qui est au ciel les nourrit ! Ne valez-vous pas beaucoup plus que les oiseaux ?

Dans la situation particulière dans laquelle nous vivons, puisque le virus est particulièrement proche, par lequel d’autres sujets de forage sont dans le monde entier sur le papier peint, nous nous posons des questions sur ce qui nous émeut ou nous effraie, sur ce qui paralyse ou inspire notre être et notre faire…, mais de manière égale, non seulement par cette seule actualité, beaucoup, aussi important, ou même plus important est, en arrière-plan.

Et me voici avec le thème de la beauté, un thème assez rare pour un sermon, mais que vous rencontrerez pour la deuxième fois cette année ! Mais je ne suis pas fébrile! Je veux juste vous emmener en voyage sur le mot-clé « beauté »… Voyons ce que cela donne.

Une rencontre particulièrement belle pour moi, ce sont toujours les oiseaux. Quand je me réveille la nuit, surtout au printemps, j’entends parfois leur chant à 4 heures du matin, et je suis à la fois touché et rassuré, car cela signifie en quelque sorte que Dieu reste présent dans le monde, malgré le chaos et les incertitudes qui accompagnent notre vie. Le monde des oiseaux, comme le ciel étoilé d’ailleurs (que l’on voit encore mieux ici, loin des grandes villes avec leurs feux follets) signifie pour moi des moments uniques et grands de joie, de paix et de confiance, toujours nouveaux. C’est ce qui est dit dans la bible :

Matthieu 6, 26: Regardez les oiseaux du ciel …. Ne valez-vous pas beaucoup plus que les oiseaux ?

Mais:

∆ Selon toi, qu’est-ce qui est vraiment beau?

Je suis sensible, par exemple, à la beauté de la nature, à la beauté du cœur chez diverses personnes, belles sont souvent les femmes enceintes, les enfants, les personnes âgées rayonnantes, etc. Et Dieu est aussi beauté ; Thérèse a préparé ce thème avec un groupe pour un week-end de femmes.

Sur le thème de la beauté, j’ai trouvé une œuvre de la communauté Le Cénacle, à La Sauge, Neuchâtel. Les textes que je lis en allemand écrit, à l’exception des textes de la Bible bien sûr, sont issus de l’œuvre de Michel Maret, de la communauté du Cénacle.

∆ Pourquoi la beauté comme thème ?

Pendant la période de l’Avent, je ne peux m’empêcher de penser aux souvenirs des célébrations de Noël à la chapelle et à l’école le 24 décembre au début des années 80 : pour moi, ce sont de beaux (tout à fait !) souvenirs. Aujourd’hui, je suis préoccupé par une actualité qui comprend la grande attente de l’Avent, mais je ne pense pas à la commercialisation, à la décoration exagérée ou à la spiritualisation souvent kitsch de Noël.

Dans notre situation actuelle, je pense qu’il est extrêmement important que nous sortions de l’état d’étourdissement, de stupéfaction et de paralysie dans lequel nous sommes. Précisément parce que de grands et encore plus grands défis nous attendent, une mauvaise conscience et une pression morale ne nous aideront pas… Aussi peu que nous puissions être vaincus par des menaces sur nos défauts, la désobéissance, pour que notre inertie puisse être surmontée, aussi peu est un Dieu vengeur, un gardien de l’ordre (index) d’aide !

Pour cette raison, peut-être que la beauté peut nous aider, que ce soit dans les questions climatiques, la destruction des paysages et de la biodiversité, le nationalisme, les conflits guerriers, l’exploitation des personnes, la pauvreté due à la situation de Covid, qui pourrait nous ramener 40 ans en arrière dans le monde (augmentation de 40%, nouvelles de l’ONU mardi).

« La beauté comme troisième voie : ne pas se plaindre de ce qui manque, ni se contenter avec résignation de ce qui est là. Il y a plus que cela : nous devrions être capables de renforcer tout notre système immunitaire humain afin de rester capables d’agir, vigilants dans ces mois et années où il y a un danger que nous cédions simplement comme des moutons à l’apparente nécessité. Alors quoi de plus urgent dans cette situation que de penser à la beauté et de la laisser nous toucher, jusqu’au plus profond de notre être, et pas seulement au niveau de notre intellect ! De nouveaux pouvoirs créatifs pourraient s’y déployer et nous donner malgré tout courage et confiance.

C’est pourquoi d’abord:

La beauté de la création

Psaume 19, 2-4:

Les cieux racontent la gloire de Dieu,
le firmament proclame l’œuvre de ses mains.
3 Le jour en prodigue au jour le récit,
La nuit en donne connaissance à la nuit.
4 Ce n’est pas un récit, il n’y a pas de mots,
leur voix ne s’entend pas.

Exode 33, 19:

Il dit : « Je ferai passer sur toi tous mes bienfaits et je proclamerai devant toi le nom de “SEIGNEUR” ; j’accorde ma bienveillance à qui je l’accorde, je fais miséricorde à qui je fais miséricorde. »

Maurice Zundel disait souvent :

« Dieu est quand vous êtes étonné ! »

∆ Sentez-vous ici et là cette beauté de Dieu, qui n’est pas effrayante, mais empathique, chaleureuse, éclairante, puissante ?

La beauté du Christ

Psaume 45, 3:

Tu es le plus beau des hommes,
la grâce coule de tes lèvres ;
aussi Dieu t’a béni à tout jamais.

Je vois aussi une allusion au Christ, et je ressens cette beauté dans de nombreux miracles de Jésus (multiplication des pains…) et dans les paraboles des Evangiles (Le Fils retrouvé). Mais notre conception du Christ est beaucoup plus caractérisée par une beauté très paradoxale : la souffrance, la couronne d’épines et surtout la croix ne sont-elles pas des contraires de la beauté ?

Nous lisons dans Esaïe 53.2-3 : « Cet homme a grandi comme un semis devant Dieu, comme une racine de terre sèche, sans prestige ni charisme auxquels nous aurions prêté attention, il n’y avait pas de spectacle pour nous plaire.

En fait, Jésus s’est laissé déformer par amour, il a vécu en solidarité avec l’humanité jusqu’au bout… tout cela pour nous rendre la beauté que Dieu a mise en nous depuis le début !

C’est cette force qui peut nous porter, dans les deux sens : l’horizontalité, la beauté des relations pacifiques entre les êtres humains et la création, vécues dans le bien commun, et la verticalité, la beauté de notre enracinement dans la vie et l’accompagnement de l’Eternel, que nous vivons dans notre parcours humain.

∆ Que trouvez-vous particulièrement beau dans le Christ ?

La beauté de l’être humain

Psaume 139, 13 : C’est toi qui as créé mes reins ;
tu m’abritais dans le sein maternel.

Mais il m’est parfois difficile de me considérer comme belle et semblable à Dieu (non pas dans un sens physique, mais de manière holistique), et cela m’aide donc à me souvenir des textes qui parlent de notre proximité avec ce Dieu d’une beauté incomparable !

I Corinthiens 3.6+ 9 : Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu et que la puissance spirituelle de Dieu habite en vous ? …
Nous travaillons ensemble avec Dieu ; le champ de Dieu, l’édifice de Dieu, c’est nous …

∆ Sur quoi voulons-nous insister ? Le difficile / beau, ou la force de relever les défis auxquels nous sommes confrontés ?

Nous sommes invités à une transformation, appelés à quitter certaines convictions (croyances), même si elles nous semblent solides, pour vivre dans une nouvelle réalité :

Nous sommes beaux, chacun de nous, parce que Dieu est un Dieu de tendresse, d’amour, envers nous !

Quand je pense maintenant aux craintes que nous avons à cause de la soi-disant deuxième vague, à cause des conséquences qui peuvent se manifester économiquement, je nous invite à prendre un bain de bienveillance et de beauté divine au milieu de nos craintes. La vulnérabilité et la fragilité ont bien sûr leur place (voir la crèche à Noël), dans nos vies, peut-être avec la volonté de ralentir, de voir la beauté et l’amour de Dieu malgré tout, en nous et autour de nous…

« C’est la beauté qui éveille l’amour, car soudain celui que nous aimons nous apparaît dans l’œil de notre cœur avec un reflet que personne d’autre n’a vu. L’amour rend beau et réveille en même temps la beauté cachée et unique de l’autre ».

La beauté de notre parcours de vie

Psaume 103, 1-2:

Bénis le SEIGNEUR, ô mon âme,
que tout mon cœur bénisse son saint nom !
2Bénis le SEIGNEUR, ô mon âme,
et n’oublie aucune de ses largesses !

Quand je pense à mon cheminement dans la vie, à cet accompagnement de Dieu dans la vie et dans la mort, je me rends compte que les détours et les pauses sont aussi importants… et parfois même beaux (avec le recul, mais ce n’est pas forcément le cas !!). Quand je regarde la distance que j’ai parcourue, je me rends compte que le deuil de la personne sombre, lourde et blessée ne m’aide pas du tout ! Je veux me souvenir de la beauté de mon parcours, même à travers la maladie d’amour, le chagrin et les courses à vide ; c’est devenu une motivation pour ma présence !

Pensez aussi au chemin d’Emmaüs, un mauvais chemin, où les disciples n’ont rien compris et n’ont rien vu, pas même leur ami Jésus… et pourtant ce chemin leur apporte la joie, la transformation, qui permet aux disciples nouvellement réveillés de reprendre l’autre chemin, après la belle ( !) rencontre avec leur Maître….

Un proverbe chinois dit :

« Si vous avez dix thalers, prenez-en neuf pour gagner votre vie. Achetez des fleurs avec votre dixième, pour avoir de quoi vivre ».

Il semble que l’homme ait besoin de beauté pour vivre, tout comme il a besoin de nourriture et de boisson. Et quand cette beauté manque, l’homme dépérit…

∆ Quel genre de changement est nécessaire pour que je puisse vraiment vivre cette beauté dans ma vie ?

Pour moi, c’est une question de disponibilité, d’attention au moment présent, de confiance dans le fait que ce que je vis n’est pas le fruit du hasard, mais de la lumière que Dieu place dans ma vie. Et c’est une belle lumière ! Cette beauté lumineuse prend son origine dans la présence de Dieu dans notre être ; puissions-nous reconnaître combien ce Dieu de beauté, de lumière et d’amour est proche de nous sur notre chemin, ce qui est bon pour notre système immunitaire et pour notre engagement !

« La beauté comme une graine précieuse est semée par une main tendre dans le sol fertile de notre être intime. Le siège de la beauté est notre cœur, aussi profond que le cœur de l’amour ».

Sommes-nous prêts à être pris dans nos bras par le Dieu qui nous aime comme le fils retrouvé et paré d’une belle robe colorée ?

Notre être intérieur est beau parce que notre Créateur l’a rendu beau

Tout ce qui est terrible dans le monde sera un jour englouti par la beauté ; pouvoir en vivre la transformation parce que le Dieu de Jésus-Christ a planté la beauté en nous, c’est-à-dire, je l’espère, un bon et porteur message de l’Avent pour chacun de nous !

Dimanche 22 novembre 2020

Dimanche de l’éternité

Ce dimanche est prévu à la Béthania a St-Imier le culte annuel sous le thème des chrétiens persécutés. Deux personnes de l’ACAT (Action des chrétiens pour l’abolition de la torture) Suisse seront présentes. Le culte sera enregistré et diffusé en live par YouTube, car il n’est pas accessible au public pour des raisons sanitaires.


Le culte à la Béthania peut être suivi par ce lien en direct dès 10 heures ce dimanche. Il sera aussi possible de le regarder plus tard.